Avent : temps de la surprise
Luc 21, 25-28.34-36
L’Avent est le moment où plus grande devrait être la conscience que ce qui compte est une attitude d’ouverture, disponibilité, ampleur afin que la vie qui est en nous – comme une graine de sénevé – puisse croître toujours davantage et accomplir son œuvre d’édification. Mais ceci requiert silence, cessation de l’œuvre, laissons faire, laisser que l’Esprit en nous accomplisse son œuvre de déflagration. Il faut vivre le vide, qui n’est pas absence de, mais seulement pure énergie, pleine possibilité, constatant à la fin que l’on est transformés en ce même esprit, autrement dit, capables d’amour et plénitude d’humanité. Avent comme laisser ouvertes les portes de son propre monde intérieur, pour que se broient nos attentes et l’on puisse être finalement rejoints par l’imprévisible.
La vie re-née dans le sein de l’Avent devrait être continuelle ouverture au Mystère, et donc à la venue de l’impossible parce que – comme disait Jacques Derrida – «seulement l’impossible est réel». Si nous attendions seulement le possible nous visiterait la répétition, l’escompté et en dernière analyse un monde de fantasmes.
L’Avent est le temps de la surprise donc, de la stupeur. Et n’arrive pas de surprise en ce que nous retenons possible, parce que le sein de la stupeur est seulement l’inespéré.
Au fond c’est ce qu’a vécu Marie, la femme qui attendait le déjà donné, le déjà connu : «Comment est-il possible? Je ne connais pas d’homme…».
Extrait des Homélies de don Paolo Scquizzato