5ème dimanche de Carême 2010

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DE L’EVANGILE SELON JEAN
Jésus s’était rendu au mont desOliviers. De bon matin il retourna au temple de Jérusalem. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme surprise en train de commettre l’adultère. Ils la font avancer et disent à Jésus: «Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes‐ là . Et toi, qu’en dis‐tu?». Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé, et, du doigt, il traçait des traits sur le sol.  Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit: «Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre». Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol.
Quant à eux, sur cette réponse, ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Il se redressa et lui demanda : «Femme, où sont‐ils donc? Alors, personne ne t’a condamnée? ». Elle répondit: «Personne, Seigneur». Et Jésus lui dit : «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus».

DE LA GRATITUDE A L’AUTHENTICITE

Le passage de ce dimanche est un scandale pour les croyants. Les premiers chrétiens l’auraient certainement effacé. Malheureusement il était authentique et l’occulter aurait été trop. Pourquoi il est un scandale c’est vite dit. Jésus pardonne la femme adultère; et jusqu’ici rien de nouveau. Nous sommes désormais habitués à ce ‘pardonner de Dieu’, si habitués que peut‐être nous ne le désirons plus. Nous‐nous sentons tous bons, ou tout au plus quand nousnous trompons, victimes de la fatigue ou de la méprise. Ils n’existent plus les méchants. Dommage. Et n’existent même plus les saints, mais seulement les médiocres, un peu méchants, un peu bons. Je disais: le passage d’aujourd’hui ne nous scandalise pas parce que Jésus ‘pardonne’ l’adultère; il nous scandalise parce que le Maître «oublie », « il ne tient pas compte », il ne garde rien du passé si non le bien accompli. Voilà ce que nous ne supportons pas de Dieu: son ne pas se rappeler des fautes d’autrui, son pardon qui fait confiance.

Tout est ici. Nous parfois pardonnons, mais ne faisons pas la grâce d « oublier » de faire confiance; “la confiance il faut se la gagner!”. Dans nos milieux il y a le dicton: “La Mère Eglise pardonne, mais elle n’oublie pas”. Quelle tristesse. Combien peu de coefficient évangélique dans la manière de traiter les perdants. Sommes‐nous encore la communauté des disciples quand paternellement nous mettons une main sur l’épaule du frère ou de la soeur qui s’est trompé et avec l’autre nous écrivons sur le petit cahier noir: “pas fiable”? Merveilleux Jésus: lui sait que si on ne fait pas confiance les gens ne changent pas. Lui seul sait le faire; voilà pourquoi nous appelons lui seul “Maître”. Aujourd’hui dans l’Eglise il y a tant envie d’intégrité: “Loin les faibles! Hors les immatures. Sélection, sélection!

Tous irrépréhensibles!” Illusion pure de qui ne connaît pas les surprises de la grâce. L’irréprochabilité et l’authenticité sont nécessaires et sacrosaintes, mais elles naissent de la gratitude pour l’amour de Dieu et non du contrôle des institutions sue les personnes. L’adultère, avant, elle tentait d’être pure: elle savait qu’elle aurait payé cher si on l’avait ‘pincée’. Elle n’a pas réussi. Je pense que après la rencontre avec Jésus elle a réussi. En vertu de la gratitude.

don Giuseppe Folrai

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