Ac 10,34.37-43; Ps 117; Col 3,1-4; Jn 20,1-9
Des ténèbres, la Lumière impérissable
Nous voici arrivés au «jour nouveau», le «huitième jour», généré par la nuit des nuits. Dans cette nuit «plus lumineuse que le jour», qui illumine chacune de nos nuits, il nous faut rester vigilants.
La nuit, celle où nous avons été créés, et soudain, comme un prodige, nous avons commencé à exister. La nuit de l’épreuve, quand la foi apparaît une velléité qui n’alimente que des illusions et de fausses espérances. La nuit, quand nous craignons que la vie nous ait conduits à une impasse aveugle, et quand continuer à avancer nous met devant une mer infranchissable, assiégés par des menaces de mort. La nuit, celle où nous prenons conscience d’avoir gaspillé du temps, de ne pas l’avoir employé, vécu, dépensé pour des choses qui pouvaient réellement alimenter l’âme et désaltérer le cœur. La nuit de la mort qui dévore chaque vie, notre vie, la voilà vaincue par la Lumière!
Très tôt – alors qu’il fait encore nuit – les mirofores se rendent au sépulcre, de même nous courons pour être confirmés dans une foi non dépendante du «radotage de femmes». Elles y vont, sûres de trouver un mort sur lequel pleurer. Elles trouvent un Vivant, et une grande joie les envahit. Que de fois des personnes viennent dans nos communautés chercher le Vivant mais n’y trouvent que le souvenir d’un mort à regretter. Nous continuons à entretenir un souvenir passé au lieu de «parfumer la vie» par l’annonce du Vivant présent aujourd’hui.
Après les jours de la passion, laissons-nous bouleverser par l’annonce que le Ressuscité est vraiment le Crucifié, et non pas quelqu’un d’autre. Alors nous pouvons croire que nos croix aussi seront transformées en étendards de gloire. Avec Lui, nous serons porteurs de chaleur et de lumière dans l’obscurité du monde, d’un feu que l’Étoile du matin trouvera encore allumé. Laissons-nous toucher par la source d’eau vive jaillie de son cœur: nos aridités fleuriront dans le jardin nouveau où «le premier jour de la semaine» le Christ s’est révélé à Marie Madeleine. Soyons porteurs de l’espérance qui ne déçois pas, en cherchant les «choses de là-haut» où se trouve le Christ. Abandonnons nos «sépulcres» de douleur, de peur, de péché, de mort. Si cela nous semble impossible à atteindre par nos seules forces – parce que trop grande est la pierre qui nous retient –, n’ayons pas peur: le tremblement de la Vie peut basculer toute chose et nous faire ressusciter avec le Seigneur!
Prière
Seigneur Jésus,
ébranle nos terres mortes
irriguées par le sang d’une si grande douleur innocent;
sors de nos sépulcres et conduis-nous tous,
avec Toi, sur les routes du Ciel, avec la foi des petits,
l’espérance des simples, l’amour des humbles!