Le bienheureux Jacques Alberione, s’adressant à la Famille Paulinienne, met en relief l’action efficace de la foi avec ces paroles: «Par la foi dans la Providence on découvre que Dieu a soin des choses grandes et petites». La foi fait découvrir la beauté de l’amour infini de Dieu qui prend soin de ses créatures avec immense tendresse.
Il s’agit d’entrer dans le cœur du message évangélique. Jésus nous révèle un Dieu très proche et totalement impliqué dans les vicissitudes humaines. Cette vérité libère le cœur de la préoccupation pour le lendemain. L’anxiété pour le futur est la conséquence de l’attitude existentielle de celui qui veut planifier et contrôler tout comme si tout dépendait de lui. Le lendemain reste dans les mains d’un Père qui prend soin des choses grandes et petites. «Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? (Mt 6,26). “Regardez” : est un impératif qui dit combien il est nécessaire de “regarder avec particulière attention la réalité”, “fixer le regard à, l’intérieur…”. Le verbe dans sa signification originale relève le soin de celui qui est invité à observer sans se laisser rien échapper. Jésus se laissant guider par l’inspiration sapientielle dédie un ample espace à la valeur de l’expérience gardant vivante la conscience de la relation entre Dieu et le monde. Dieu prend soin de tous même des oiseaux insouciants et sans défense.
De l’attentive observation de la nature le disciple de Jésus est invité à trouver une réponse à l’anxiété qui agite les eaux de la vie. Soit les oiseaux que les lis ne sont pas des modèles mais des témoins du soin immense que le Créateur réserve par rapport à eux. Ce dont il faut se souvenir c’est que le Père céleste «les nourrit». Dans le monde biblique l’expérience d’un Dieu qui nourrit et prend soin est connue comme “compagnie dans la difficulté”, soutien dans le désert des épreuves. Le Père provident est attentif à l’histoire de ses fils car les hommes comptent davantage que les oiseaux et les fleurs.
L’emphase placée sur la valeur plus haute de l’homme par rapport aux animaux vise à convaincre chaque personne du soin spécial de Dieu. Aucun d’entre nous peut ajouter un seul instant à sa vie.
Combien de fois le bienheureux Alberione, plaçant au centre de tout la prière, a illuminé chaque réalité apostolique avec une vérité capable de libérer : ne sert à rien ce que l’on fait, s’il devient anxiété de celui qui ne fait pas confiance. C’est la foi qui nous fait découvrir que le regard provident de Dieu Père se pose quotidiennement sur la vie de ses fils. Dieu est attentif à ce qui rend humainement vivable et agréable la vie. Et il sait que tout cela n’est pas quelque chose d’accessoire, et il y pourvoit. Ceci peut et doit générer une vie de foi libre et lumineuse.