«Qui est ma mère?»
Un jour Jésus pose une question: «Qui est ma mère? Et qui sont mes frères?». Ceux qui écoutent la Parole et la gardent! (cf. Mc 3,33; Luc 8,21). Cette réponse jette de la lumière sur l’activité contemplative qui édifie le monde et génère vie: fait fleurir le désert, allume des sourires, console les cœurs, ouvre des routes, construit des ponts. Tous nous sommes appelés à l’écoute et à la garde de la parole créatrice de Jésus.
Mais laissons-nous prendre un peu par la curiosité: qui sont-ils ceux qui les premiers, après Marie et Joseph, ont passé la tente de la famille de Jésus? Les voici: avec leurs yeux ils contemplent les étoiles, avec le cœur ils gardent le Mystère. Oui, ce sont les humbles et courageux bergers de Bethléem (cf. Luc 2,8-20) qui se laissent docilement rejoindre par la splendeur de la Parole, dans une nuit de veille.
Et pourtant une antique tradition judaïque retenait que «aucune condition de vie est si méprisée dans le monde, comme celle des bergers». Devient significatif le fait que le jugement négatif du temps sur les bergers ne soit pas été absorbé par le Nouveau Testament. Au contraire la fidélité des bergers à leur propre travail est décrite par l’évangéliste Luc avec les mêmes couleurs utilisées pour parler de la Mère de Dieu qui gardait tout dans son propre cœur: «Ils montaient la garde (phyllasontes, ceux qu’ils gardaient avec leur propre vie), veillant dans la nuit». Comme Marie même les bergers sont retenus maîtres du conserver (cf. Luc 2,8; 11,28).
Voilà qui fait partie de la famille de Jésus: non ceux qui avec orgueil voilé utilisent la Parole la faisant devenir “objet” de méditation ou de recherche spéculative, mais ceux qui dans la profonde humilité du cœur se laissent former et guider par la Parole retenue “sujet” principal de l’action, étoile de l’existence.
Francesca Pratillo, fsp
