Très chères sœurs et jeunes en formation,
dans la nuit de Pâques nous entendrons chanter: «O nuit plus claire du jour… O nuit qui ne connait pas de ténèbres». Paroles antiques, celles de l’Exultet, qui, dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, retentissent chaque an dans nos églises. Paroles de saisissante beauté, qui nous émeuvent jusqu’aux larmes.
La nuit qui précède l’aube de la résurrection est plus claire du jour parce que, dans les ténèbres de la déshumanité, le Père arrache a la mort le Fils qui porte en soi toutes les blessures, toutes les douleurs des crucifiés de l’histoire.
Cette “grande nuit” est la preuve que rien ne peut arrêter l’Amour. Mais c’est aussi le plus grand défis à notre foi, menacée par la tentation de nous arrêter au vendredi saint de la violence et de la mort, dont nous sommes chaque jour témoins.
«Le seul vrai péché est de rester insensibles à la résurrection», disait Isaac le Syrien. Pour cela, aujourd’hui plus que jamais, nous sommes appelées à annoncer qu’il n’y a pas de situations humaines sans issue, que la croix «est toujours collocation provisoire» (T. Bello), que les larmes de ceux qui souffrent seront essuyées, «que avec Jésus ce n’est jamais fini, ce n’est jamais trop tard» (pape François), que «la résurrection est le triomphe du sens sur tout ce qui menace de le détruire, c’est la victoire de la communion sur tout ce qui divise les hommes» (P. Giuntella).
La Pâque de Jésus, sœurs, soit vécue et témoignée, cette année, comme lieu de “reconstruction” de l’espérance au-delà de chaque évidence, lieu de la promesse qui ne vient jamais manquer. Alimentons en nous et autour de nous le goût de l’avenir et la respiration de l’espérance, parce que ainsi dit le Seigneur: «Je connais les projets que j’ai faits pour vous a votre égard – oracle du Seigneur – projets de paix et non de malheur, pour vous accorder un futur plein d’espérance» (Jr 29,11).
Que le Seigneur nous donne d’être des femmes de communion et d’espérance, femmes qui, dans l’exercice de l’apostolat, «sonnent puissante la trombe de la résurrection» (don Alberione) pour dire à tous: «Oui, nous en sommes certaines: Christ est vraiment ressuscite!». Faisons nous “Evangile” de paix et communicatrices de la joie dont le Ressuscite nous fait don. Alors l’énergie de la vie nouvelle habitera notre annonce et l’amour – qui est le vrai fruit de l’Esprit – le fécondera.
Avec affection et reconnaissance, ensemble aux sœurs du gouvernement je vous souhaite une lumineuse Pâque de résurrection. Que ce souhait s’étende à vos familiers, aux collaborateurs et aux coopérateurs, aux amis et aux bienfaiteurs.
A l’Esprit du Ressuscité confions de manière particulière le Chapitre général des frères pauliniens, qui se déroulera à Ariccia du 29 mai au 19 juin 2022.
En communion de joie et d’espérance.
sr Anna Caiaizza
et sœurs du gouvernement général
